Steven Groslin
ASG Capital
Le Point des gérants | 13 septembre 2019 | Editorial
Président Trump 2, Président Powell 0
Dans notre article de juin 2019 (Président Trump 1, Président Powell 0), nous décrivions la rivalité sur la politique monétaire du pays entre le Président Trump et le Président de la Réserve fédérale, M. Powell.
Rappelons qu’à l’automne 2018, M. Trump avait traité M. Powell de « loco » (fou en espagnol) alors que ce dernier s’apprêtait à augmenter une fois de plus les taux d’intérêt américains.
Si ce langage paraissait exagéré pour la planète finance, les événements boursiers qui ont suivi ont donné raison au locataire de la Maison Blanche. Forcé de constater son erreur, M. Powell corrigeait sa communication fin décembre et procédait à l’application d’une première baisse des taux de 0,25 % en juillet 2019 dans le cadre d’une politique monétaire désormais devenue plus accommodante.
Cependant, le Président des Etats-Unis en veut plus. Avec son arme de déstabilisation massive, il tweete à l’encontre de M. Powell, le traitant maintenant « d’ennemi de la nation. »
Les marchés financiers interprètent cette agression comme la volonté de M. Trump de faire baisser les taux d’intérêt plus encore. Et ça marche ! Le rendement du bon du trésor américain 10 ans est passé de 1,90 % à 1,47 % pendant le seul mois d’août, soit près de deux fois la baisse des taux consentie par la Fed quelques semaines auparavant.
Par son approche particulière de communication, le chef d’état américain semble progressivement prendre la main sur la politique monétaire dans son pays sous le nez et à la barbe de sa propre Banque centrale.
Sous la pression du maître tweeter, entre autres, la Réserve fédérale se résout à accorder une deuxième baisse de son taux directeur de -0,25 % en septembre 2019 : 2 -0 en faveur du Président Trump.
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