Grégoire Painvin
JMC Asset Management
Le Point des gérants | 12 janvier 2018 | Editorial
Résilience et croissance à deux chiffres
2017 restera désormais dans les annales comme une année faste, voire historique, pour les actions américaines.
L’indice S&P 500 s’est surpassé, clôturant 62 fois à un plus-haut historique. Ce n’est que la troisième fois depuis 1928 que l’indice clôture à un record historique plus de 60 fois dans une année calendaire. Et, avec dividendes réinvestis, le S&P 500 n’a enregistré aucune baisse mensuelle, une première dans son histoire.
Une année fastueuse
Fait plus surprenant, la volatilité a été historiquement basse en 2017. Créé en 1990, l’indice VIX, qui mesure la volatilité implicite du S&P 500, a atteint son niveau de clôture (9,14) le plus bas de son histoire en 2017 avec une moyenne d’environ 11 sur l’année, du jamais vu ! Le drawdown (perte maximale) du S&P 500 a été de moins de 3% en 2017. Depuis 1928, l’indice est victime d’une correction d’au moins 10% en moyenne toutes les 37 semaines. Cela fait maintenant 98 semaines qu’une telle correction n’a pas eu lieu.
Nous noterons ainsi que l’optimisme, voire la complaisance, des investisseurs reste très élevé, selon de nombreux indicateurs. A titre d’exemple, le dernier sondage publié par l’Association Américaine des Investisseurs Individuels (AAII) a montré que le niveau d’optimisme des investisseurs avait atteint presque 60%, le niveau le plus élevé depuis fin 2003. Si en début d’année 2017, le consensus parmi les analystes, économistes et autres experts tablait sur une année positive pour les actions américaines, beaucoup ont tout de même été surpris par son amplitude.
Au final, la résilience du marché et sa capacité à gravir « le mur des inquiétudes » ont été d’autant plus incroyables que l’année a été marquée par un cirque politique constant, trois hausses des taux directeurs de la Fed, de nombreux actes terroristes, des troubles géopolitiques et d’extraordinaires catastrophes naturelles.
Une situation de bon augure
Cependant, comme nous l’avons souligné à de maintes reprises, ceci montre bien que le marché est beaucoup plus attentif aux fondamentaux de l’économie et aux bénéfices des entreprises. Sur ces deux fronts, la situation reste très favorable. Les données macroéconomiques sont positives, notamment sur le marché de l’emploi, et les signes de récession restent faibles. Du côté des entreprises, la croissance des bénéfices a été robuste en 2017. Dans l’attente des résultats du 4ème trimestre, les prévisions anticipent d’ores et déjà une croissance à deux chiffres en 2017 et en 2018.
En effet, si les conséquences de la réforme fiscale qui vient d’être adoptée, marquant la première victoire politique du Président Trump, sont encore assez inconnues, celles-ci devraient néanmoins être très bénéfiques pour les entreprises et de bon augure pour leurs résultats de 2018.